PRISE DE PAROLE INTERSYNDICALE
25 JUIN 2015
RASSEMBLEMENT CHPC SITE DE VALOGNES
Bonjour à toutes et à tous,
Merci d’avoir répondu à l’appel des fédérations CGT, FO, SUD des secteurs de la Santé et de l’Action Sociale à l’origine de cette journée d’action pour le retrait du projet de loi santé, l’abandon du plan d’économies de 3 milliards pour les hôpitaux, l’arrêt des attaques contre les conventions collectives et les établissements.
Au lendemain du 9 avril, le gouvernement a annoncé dans son «programme de stabilité » transmis à Bruxelles, une nouvelle baisse de l’ONDAM (objectif national des dépenses d’Assurance Maladie), c’est-à-dire des crédits pour la santé et l’assurance maladie. Ces mesures d’austérité s’ajoutent au plan d’économies de 3 milliards déjà décidées, qui à terme vont déboucher sur la suppression de 22 000 postes.
Parallèlement, le projet de loi de «modernisation de la santé» voté le 10 avril en première lecture, représentant la déclinaison juridique des mesures budgétaires, rend obligatoire l’adhésion pour tous les hôpitaux à un groupement hospitalier de territoire (GHT), prélude à la fusion des hôpitaux publics entre eux, mais aussi avec le secteur privé, et à la suppression massive de postes dans le service public hospitalier.
Elle prévoit aussi l’assouplissement du droit des Groupements de Coopération Sanitaire (GCS), pour selon la loi « en faciliter la constitution et le fonctionnement, afin d’accompagner la création des GHT (groupement hospitalier de territoires), auxquels pourront être associés des établissements privés ». La loi prévoit aussi, la « mise à disposition de plein droit » de fonctionnaires aux GCS.
Ces dispositions :
- aggravent encore la loi HPST en matière de restructuration de l’offre de soins, de destruction d’effectifs et vont accélérer la privatisation de l’hôpital public, comme les déserts médicaux ;
- déboucheront sur de nouveaux Contrats de Retour à l’Équilibre Financier (CREF), qui vont se traduire par des milliers de suppressions de postes, comme c’est le cas au CHPC avec la suppression de 180 postes (près de 15% des effectifs), la réorganisation ou la fermeture de nombreux lits et services, la dégradation des conditions d’accueil, la mise en danger de la population, la dégradation des conditions de travail : travail en 12h, remise en cause des organisations et du temps de travail…
A Valognes cela se traduit par :
- la fermeture du standard le jour et la nuit par la prise en charge des appels du standard de Cherbourg qui sera fermé lui aussi,
- la fermeture du SMUR du lundi au vendredi… un ballon d’essai avant une fermeture définitive ?
- un projet de fermeture des urgences la nuit…
Jamais notre protection sociale et notre système de santé et d’Action Sociale n’avait subit d’attaques aussi importantes.
Face à cette situation, dans de nombreux établissements comme au CHPC, les personnels et leurs organisations syndicales combattent l’ensemble de ces mesures d’austérité et leurs conséquences.
Prenant appui sur ces mobilisations qui se multiplient, et démontrent le refus de ces politiques inacceptables par les professionnels des secteurs de la santé, du médico-social et du social, les organisations syndicales CGT, FO et SUD estiment que :
« Cela suffit ! Il faut mettre un terme à cette politique de baisse des dépenses publiques, il faut mettre un coup d’arrêt aux suppressions de postes, à la dégradation des conditions de travail dans nos établissements et services, au gel des salaires et rémunérations et à la dégradation du service public. »
S’appuyant sur la mobilisation qui s’est exprimée le 9 avril, les Fédérations Syndicales CGT, FO et SUD, ont pris leurs responsabilités en appelant aujourd’hui 25 juin 2015, à une journée de grève nationale et de manifestations devant les ARS, les préfectures, les établissements… ainsi qu’à un rassemblement devant le ministère pour exiger :
- Le retrait du pacte de responsabilité et du projet de loi santé, l’arrêt du système de tarification à l’activité (T2A) ;
- L’arrêt des fermetures de lits et services ;
- L’abandon de toutes les mesures d’économie qui asphyxient les établissements et les services ;
- Le maintien de tous les postes et l’embauche d’effectifs qualifiés en mesure de répondre aux besoins de la population avec des conditions de travail décentes ;
- La défense des droits statutaires et conventionnels des branches de l’Action Sociale
- L’augmentation générale des salaires ;
- L’arrêt de la casse des métiers du social.
Le gouvernement doit prendre en compte les revendications des personnels des secteurs de la santé, du médico-social et du social.
Ne pas le faire provoquera une dégradation profonde et durable du climat social dans ces secteurs et au-delà.
Il faut que cette journée d’action à l’appel des fédérations CGT, FO, SUD des secteurs de la Santé et de l’Action Sociale soit un succès au niveau de chaque établissement et au niveau national.
Il est nécessaire et urgent de faire converger tous les établissements en lutte et ceux qui ne le sont pas encore.
Il est nécessaire et urgent de le faire avec une intersyndicale élargie, avec l’aide et l’appui de l’association citoyenne de défense du centre hospitalier Public du Cotentin et de promotion de la Santé, des élus locaux et des usagers.
Cela devient nécessaire et urgent de dire, tous ensemble, non au projet de loi santé, non, au plan d’économies de 3 milliards pour les hôpitaux et, de demander, tous ensemble, au gouvernement, leur retrait.
Tous ensemble, il faut défendre et sauver l’hôpital Public et défendre notre système de protection sociale.
Merci à toutes et à tous, faisons grandir ce mouvement, transformons le en une « MAREE BLANCHE », qui seule, pourra faire céder le gouvernement.